Cyrille Martin © Stéphane LouisC’est à l’école de musique du canton de Lapoutroie à Labaroche que Cyrille commence, petit garçon, le piano classique avec Madame Pépin. L’adolescent poursuit la pratique de son instrument dans une école de Colmar et n’est pas sans ignorer le pouvoir de séduction que peut susciter le simple fait d’être un pianiste, romantique qui plus est.

Les choses sérieuses ont peut-être commencé aux Etats-Unis où le jeune homme de 18 ans, qui y fait ses études, rencontre un allemand, excellent guitariste, et un professeur qui lui prête une guitare. A son retour, au cours d’une formation BAFA, il apprécie d’accompagner à la guitare les chansons de la veillée. Il s’achète sa première guitare folk et si son cœur balance encore un peu entre la musique et le tennis, les premières opportunités de jouer en groupe vont naturellement incliner son choix. «  Fred et Guillaume sont venus me trouver à mon retour des Etats-Unis, ils m’ont proposé de jouer avec eux, j’avais l’impression de passer un entretien d’embauche, c’était hyper sérieux ! Mon père m’avait acheté un clavier, j’avais commencé à faire plein d’arrangements de musique pop. J’ai apporté au groupe une deuxième guitare folk avec les trois accords que je connaissais à l’époque. »

Au sein de Catharsis, les compères composent leurs premiers titres : Illusion, un must du genre, et The least I could be, « le triomphe ! » s’amuse l’intéressé.

C’est la grande époque de Radiohead, Muse et Placebo. « A 20 ans, tu joues parce que tu veux devenir une rockstar ! » Avec Headlight, Cyrille prend de l’ampleur en tant que guitariste, « mais toujours dans des accompagnements, je ne me suis jamais senti une âme de soliste. » Pour May, emmené au chant par Magali, il compose la plupart des musiques. « Je comprends maintenant la place de Fred aujourd’hui. Les musiques, je les avais dans la tête, je devais diriger le guitariste, le bassiste et le batteur. On apparaît certainement comme un despote à ce moment-là ! »

Après une parenthèse de quelques années durant laquelle online casino le jeune prof d’anglais qu’il est devenu fonde une famille, le grand retour à la musique se fait –heureusement pour nous- avec Grand March en 2011 et cette fois-ci, à la basse ! « J’avais envie d’un autre format, moins compliqué qu’avant, quand j’étais guitariste, avec ma dizaine de pédales au pied et une pression technique pendant les concerts. Je voulais surtout vivre plus simplement la musique et les live. »

Encore peu convaincu par les chansons de Grand March, l’ami se laisse volontiers emmener dans les nouvelles compositions qui succèdent au premier EP Novels. « Au départ, je ne me reconnaissais pas vraiment dans ce que vous faisiez, j’étais d’abord pigiste pour GM ! Aujourd’hui, j’y prends part un peu plus mais c’est avant tout votre musique. Vous apportez les compos, j’essaie de faire du mieux que je peux en me laissant diriger par Fred qui a aussi ses idées. Il y a parfois des contributions plus consistantes, comme Sister beware. Je l’ai relancée le jour où j’ai apporté un ukulélé, ce n’était pas grand-chose mais ça a fait exister cette chanson finalement. »

S’il ne rêve plus aujourd’hui de conquérir le monde comme à l’époque des répètes dans la cave de Fred à Lembach, il chante volontiers sur scène avec moi. « Je n’ai pas une voix de chanteur, je le regrette, mais ça me fait plaisir de pouvoir chanter. Au début, je pensais que vous étiez un peu fous de me confier un micro mais ça fonctionne ! »

Son projet perso serait de travailler à nouveau avec Magali en composant des chansons piano-voix joliment arrangées. Blown est la première à avoir vu le jour. Vivement la suite…