One Crowded Hour… of glorious life is worth an age without a name : l’exergue tirée de Sir Walter Scott (Ivanhoé) du nouvel album de Grand March sonne comme une anticipation romantique du fameux « quart d’heure de célébrité » de Warhol.
Quand la vaine quête de la célébrité laisse la place au plaisir de s’épanouir dans l’instant, dans la création de 9 morceaux à partager, à présenter sur scène, cette citation prend sens pour Grand March.
Car il ne s’agit de rien de plus simple et ambitieux à la fois, avec ce nouvel album, que de consumer quelques réflexions exaltées, captées dans le foisonnement narratif de la romancière Joyce Carol Oates ou dans les élans contemplatifs du cinéaste Terrence Malick.
Et toutes les histoires racontées dans l’album, où se croisent le spectre d’un fils dévoyé, les rescapées d’un gang de filles, une femme perdue qui s’accroche ou encore une sœur au bord de l’abîme, se rejoignent toutes dans ce titre, exergue flamboyant de toutes ces vies que l’on consumme trop vite et où l’on a perdu pied.
Les influences du groupe sont définitivement ancrées dans l’histoire contemporaine de la musique. On remonte le temps, des rythmiques country-blues des ’50 (Sister beware ou Lady Belle) aux riffs de rock des ’70 (On my mind ou Walk it down) en passant par les effets maniérés des orgues Hammond des ’60 (Let there be light et The dark horse).
Entièrement produites par le groupe, les chansons sont enregistrées, arrangées et mixées dans une intention d’authenticité. Elles sont portées par de nouvelles collaborations avec un guitariste (Aurélien Meyer) et un bassiste (Cyrille Martin), qui viennent durablement épauler le duo fondateur. Les contributions sont également nombreuses sur ce disque, mues par la belle amitié, le plaisir généreux ou la beauté du geste…
And let there be light !